Président qu’on pourrait appeler dictateur, désert, montagne, forêt, route de la soie, nomades, yourtes, autoroute quasi déserte… Bienvenue en Asie centrale, cette zone peu connue du grand public, qui inclut le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. Honnêtement, il y a beaucoup de gens autour de vous qui ont exploré l’Asie centrale? Pas sûr… Vous comptez voyager en Asie centrale? Partir en vacances en Asie centrale? Lisez l’article!
Même si cette partie du monde attire doucement de plus en plus de gens, le “grand public” ne sait pas grand chose de l’Asie centrale, et n’est en général pas attiré par ces pays là. Pas de plage, pas d’attraction touristique populaire à l’échelle internationale… Alors, pourquoi aller là bas? Et c’est comment? Les locaux? Paysages? Vie quotidienne? Quelques constatations et éléments de réponse après avoir voyagé en Asie centrale.
Table of Contents
Les locaux en Asie centrale
C’est le premier point car rencontrer les locaux est une raison à elle seule de venir visiter cette région du monde. En Asie centrale, ils sont extrêmement accueillants et heureux de voir des touristes visiter leurs pays. A Samarcande en Ouzbékistan, j’ai été à plusieurs reprises invité chez des familles à prendre le thé. Par des gens rencontrés quelques minutes auparavant dans la rue! Il y a un bon feeling et “Viens chez moi, on va prendre le thé, et je te présente ma famille!“. Il faut avoir du temps devant soi car cela va durer a minima 1h30-2h…
A Samarcande en Ouzbékistan, les parents de ces enfants m’ont également proposé le thé. J’ai poliment décliné, ça allait durer trop longtemps!
A Boukhara, toujours en Ouzbékistan, j’ai également été invité (avec deux personnes de mon auberge) à un buffet. Par un cortège d’ouzbek qui passaient devant notre auberge, en jouant différents instruments. On pensait que c’était pour un mariage. Non non, la circoncision du petit dernier… Même à Achgabat au Turkménistan, les gens saluent dans la rue. Bon ils ne proposent pas le thé chez eux car ils n’ont pas le droit d’héberger des touristes mais quand même!
Ce qui est intéressant aussi, c’est que l’Asie centrale est un carrefour entre Russie, Asie et Moyen Orient. On le voit dans la culture, la nourriture mais aussi les physiques! Pays musulmans mais buveurs de vodka. Yeux bridés mais bleus et cheveux roux. Physique 100% asiatique mais parle juste russe. Un peu déroutant au début, mais très intéressant à voir.
N’étant pas une zone prisée par les touristes, les échanges avec les locaux sont plus authentiques, et il y a beaucoup moins d’arnaques ou pièges à touristes (comparé à la Thaïlande par exemple). C’est le moment d’y aller! Bon vous verrez quand même des gros groupes d’indiens en Ouzbékistan, qui viennent “pour les femmes et l’alcool“. Bref, vous serez complètement immergé si vous faites une balade à cheval autour du lac Son Koul. Vous dormirez dans des yourtes comme les kirghiz nomades, vous mangerez comme eux, et vous constaterez vite que la communication sera très limitée car ils ne parlent pas anglais. En parlant de ça…
Langues parlées en Asie centrale
C’est quelque chose que l’on m’avait dit, et j’ai pu le constater une fois sur place. Les locaux ne parlent pas anglais. Ou alors mal. Rares sont ceux qui maîtrisent bien la langue. D’habitude, on se dit que ce sont les anciennes générations qui ne parlent pas anglais, aucun problème pour les jeunes. Non non, même les jeunes ne le parlent pas! N’oubliez pas que l’on est en ex-URSS, et les Etats Unis (et tout ce qui va avec, dont la langue!) était systématiquement rejeté!
Il va donc falloir vous préparer. Soit vous parlez russe, et dans ce cas vous n’aurez aucun problème. Soit vous apprenez au moins les bases. Ayant une facilité pour les langues, à part quelques mots, je ne savais rien dire en russe. Mais après quelques semaines en Asie centrale (surtout à partir de Bichkek), je commençais à le comprendre, à faire des phrases basiques, et je pouvais même lire un peu l’alphabet cyrillique (bon j’ai oublié depuis, je ne pratique pas!). Une russe là bas m’a dit “C’est marrant, quand je parle russe avec quelqu’un, t’as les yeux grands ouverts à nous écouter, comme les bébés!“. Ben ouais, j’essaie de comprendre et d’apprendre! Comme les bébés! Conseil : apprenez quelques mots de base en russe. Et apprenez à lire l’alphabet cyrillique. Ce n’est pas si difficile, croyez moi, et ça peut être utile pour pouvoir lire les panneaux, noms de rues…
Paysages magnifiques en Asie centrale
Paysages magnifiques et en même temps si différents. On est bien à un carrefour du monde. Vous avez le désert du Karakoum au Turkménistan, et au milieu Darvaza, surnommé les portes de l’enfer. On a aussi une route à plusieurs milliers de mètres d’altitude avec des paysages à couper le souffle, la Pamir Highway au Tadjikistan. Des mosquées qui ont des centaines d’années à Boukhara et Samarcande. Et si vous n’aimez pas être trop dépaysé, il y a Almaty au Kazakhstan, ville en Asie centrale certes mais très occidentale. Mais aussi la chaine de l’Altaî, celle du Tian Shan, le parc national Kolsai au Kazakhstan, le lac Yssyk Koul au Kyrgyzstan…
On ne peut qu’apprécier la richesse culturelle de la région, héritage aussi de la route de la soie, cette route commerciale qui reliait l’Europe et l’Asie. On voit ce que ça donne aujourd’hui. Des marchés et bazars un peu partout en Asie centrale, qui vendent de tout. Épices, fruits, viande, vêtements, ustensiles de cuisine… Les marchés et bazars font aussi partie du paysage en Asie centrale. A voir : le bazar d’Osh au Kirghizistan, celui d’Almaty au Kazakhstan, le marché afghan si vous le pouvez à Khorog/Ishkashim au Tadjikistan, le bazar Siyob de Samarcande…
Sécurité en Asie centrale
“Ne va pas en Ouzbékistan, c’est chaud!“. On m’a dit ça, la personne en question voyage peu et n’y a jamais mis les pieds… Ce que j’ai constaté depuis que je voyage, c’est que quand on ne connait pas bien une région du monde, on la catégorise dangereuse, sans faire ses recherches. Alors je vous rassure, l’Asie centrale est une zone sûre, vous pouvez y aller sans problème. Pensez quand même à prendre une assurance voyage avant d’aller là bas, on ne sait jamais! Voilà pourquoi prendre une assurance voyage!
Le plus gros souci rencontré par les touristes, c’était quand il fallait changer son argent au marché noir en Ouzbékistan. Là les locaux n’hésitaient pas à prendre de grosses commissions sur chaque transaction, et les touristes ne s’en rendaient compte qu’après. Car ils se dépêchaient de faire l’échange, ayant l’impression de faire quelque chose d’illégal, et surtout transportant de grosses liasses de billets sur eux.
Mais tout ça est fini. Il n’y a plus de marché noir. Dans toute la zone, je n’ai eu aucun problème. Même au Turkménistan, pays très fermé, régime totalitaire, il ne m’est rien arrivé. Et vu la présence policière et militaire, peu de chances d’avoir des soucis. Il est de toute façon très compliqué d’entrer dans ce pays…
J’ai rencontré plein de filles qui voyageaient seules en Asie centrale, notamment à Tachkent, et en Ouzbékistan en général. Mais aussi au Kazakhstan, et au Kirghizistan. Elles n’ont eu aucun problème, les locaux font leur vie sans les calculer. Mesdemoiselles, vous pouvez y aller!
Visas en Asie centrale
Le gros point noir, les visas. La zone commence à s’ouvrir doucement mais ça reste compliqué. S’il y a un pays que vous aurez peu de chances de visiter, c’est le Turkménistan. Obtenir un visa est très compliqué, le visa est à date fixe, et vous ne pourrez rester que quelques jours. La demande de visa pour le Tadjikistan est plus simple, elle se fait en ligne. Le Kazakhstan et le Kirghizistan sont plus ouverts, pour les pays occidentaux, on peut y aller sans visa. Les règles changent souvent, mais pour l’Ouzbékistan, le visa a pendant longtemps été à date fixe. Maintenant on peut rester jusqu’à 30 jours sans passeport avec un passeport français. L’Asie centrale reste un casse tête sur ce point, et pour l’avoir vécu, la paperasse, c’est long et vraiment chiant! Vous voulez toujours y aller? Cliquez ici pour regarder les prix des billets d’avion.
Hébergement en Asie centrale
Vous n’aurez aucun problème à trouver un endroit où dormir, surtout en Ouzbékistan, où le tourisme semble plus développé qu’ailleurs. Et les tarifs sont très attractifs! J’ai appris là bas que les occidentaux qui se rendaient le plus en Ouzbékistan, c’était les français! Yes, on aime voyager, et on va un peu partout! Bref, se loger est facile, et vous avez l’embarras du choix pour réserver, regardez sur Booking. L’hébergement sera cher au Turkménistan, et au Tadjikistan, en traversant la Pamir Highway, vous paierez cher pour ce qui est proposé (pas internet, coupures d’électricité, etc…). Au Kazakhstan et au Kirghizistan, vous aurez une fois de plus l’embarras du choix sur booking : auberges, hôtels, maisons d’hôtes, hôtels de luxe…
Nourriture en Asie centrale
Une zone où j’ai pris un peu de poids (perdu depuis!). Car on mange bien en Asie centrale. On mange bien, et on mange beaucoup! Les plats sont un peu limités, mais c’est vraiment bon. Le plov (riz, viande, légumes) reste le plat le plus dégusté là bas, mais aussi les lagman (soupe), les manty (raviolis fourrés à la viande), et les shashlik (brochettes) ont la côte. Ils mangent beaucoup de fruits aussi, la pastèque en tête. De façon générale, ils mangent sain. Il faut tout de même faire attention, la diarrhée du voyageur est très présente en Asie centrale. Attention, amis végétariens et vegans, vous aurez beaucoup de mal à trouver votre bonheur partout. Les locaux risquent de vous regarder décontenancés “Pourquoi tu ne manges pas de viande? C’est quoi l’intérêt?“. Vous êtes prévenus!
Se déplacer en Asie centrale
C’est étonamment simple de se déplacer d’une ville à l’autre ou d’un pays à l’autre en Asie centrale. Les bus et trains relient les villes entre elles. Il y a aussi les marchoutkas, les minivans qui sont partout. Et bien sûr, moins commun chez nous, les taxis partagés. Un poil plus cher, mais plus rapide! L’auto stop est plus présent qu’en Occident en Asie centrale.
Etre noir en Asie centrale
Nombre de noirs vus au Turkménistan : 0
Nombre de noirs vus en Ouzbékistan : 1 (il venait des US!)
Nombre de noirs vus au Kazakhstan : 3, dont deux ensemble (du Nigéria, du Cameroun et du Ghana)
Nombre de noirs vus au Kirghizistan : 1 (pas discuté avec lui!)
Nombre de noirs vus au Tadjikistan : 0
Il y a peu de touristes en général en Asie centrale, mais vous l’avez compris, il n’y a quasiment pas de noirs là bas, et je n’ai pas vu une seule fille noire! A chaque pays visité, je pouvais compter les noirs que j’avais vus sur les doigts d’une main! La conséquence de tout ça? J’étais une superstar! “Atkuda?” (désolé pour l’orthographe!) est un des premiers termes que j’ai appris en russe, ça veut dire “Tu viens d’où?“. Je l’entendais tout le temps!!! Et aussi “Kakvas avu?” (c’est écrit en phonétique…). Ça veut dire “Tu t’appelles comment?“
J’en parle dans les différents articles écrits sur l’Asie centrale, mais on me demandait constamment en photo! On me prenait pour un américain ou un mec d’Afrique, et on me demandait “Tu viens d’où en vrai?” On pensait que j’étais acteur ou footballeur en vacances. Et les photos en permanence, les bonjour, les klaxons, les invitations à prendre le thé, les filles qui draguent à Almaty, les accolades amicales… Des locaux, des flics, des pompiers, des chauffeurs de bus, la sécurité du Régistan à Samarcande… Un douanier m’a demandé “Je filme avec mon téléphone et tu dis que tu es fan du Real et que tu détestes le Barça, mes potes vont kiffer et je vais pouvoir chambrer mes amis fans du Barça!“. C’est comme ça que j’ai passé la frontière 😀 Sans fouille de sac, ni rien!
Bref, c’est toujours fait dans un bon esprit et fait chaleureusement. On m’a demandé plusieurs fois si ça ne me saoulait pas, mais ça ne m’a jamais ennuyé d’être sollicité pour des photos. J’évitais juste parfois les endroits avec trop de monde, notamment les jours où j’avais plusieurs endroits à voir. Car je savais qu’on allait me demander en photo et que ça allait me ralentir.
Itinéraire en Asie Centrale
Vous l’avez compris, vous pouvez vous rendre en Asie centrale sans aucun problème. Vous passerez un bon moment et la vie n’est pas chère. Si vous partez en vacances 2 ou 3 semaines, je suggère de visiter soit :
- Uniquement l’Ouzbékistan : Tachkent, Samarcande, Boukhara et Khiva.
- Soit le Kirghizistan (au choix Bichkek et le trek à cheval du lac son Koul, ou Bichkek et le trek à cheval du lac Issyk Kul, Karakol si vous pouvez) et la Pamir Highway au Tadjikistan.
- Soit le Kazakhstan (Almaty, le parc national Kolsai, le lac Kaindy) et le Kirghizistan.
- Oubliez le Turkménistan à cause du visa, à moins de vraiment vouloir y aller. Dans ce cas là, vous pourrez voir Achgabat, Darvaza, le Yangykala Canyon, la mer Caspienne et Konye Urgench.
Lisez les différents articles sur le site pour avoir le détail de toutes ces différentes destinations! Votre choix dépendra de ce que vous aimez : histoire et culture, aventure et trekking… Pensez à prendre un guide de voyage sur l’Asie centrale, ça pourra vous aider à choisir! Pour un voyage au long cours, vous pouvez traverser ces cinq pays, vous ne le regretterez probablement pas.
Quand voyager en Asie centrale
Evitez vraiment l’hiver, les températures sont très froides! Entre mai et septembre idéalement. J’y étais en été et je ne suffoquais pas sous la chaleur. Dès le mois d’octobre, il commence à faire très froid la nuit tombée, notamment au Kirghizistan et au Tadjikistan.
- Vous voyagez bientôt? Ma page ressources voyage pourra vous aider! Cette liste d’accessoires voyage peut aussi vous être utile!
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- Utilisez toujours un VPN en voyage. J’utilise ExpressVPN et j’en suis très satisfait! Voici pourquoi utiliser un VPN en voyage. C’est vraiment important en Asie centrale, la censure du net est bien présente et beaucoup de sites sont bloqués!
Kath says
J’aime beaucoup tes récits! Tu donnes vraiment envie de visiter ces endroits. Bisou de la Martinique
Roobens says
Merci beaucoup, ça fait plaisir! 🙂
Alex says
Adepte du backpacking mais pas du travel blogging en général, j’ai lu la quasi-totalité de tes articles qui sont un vrai bol d’air frais, loin des récits aceptisés de la plupart des blogs de voyages.
J’aime aussi le fait que tu parles de la condition noire dans les pays que tu traverses, on ressent réellement ce que tu vis. Bonne continuation et à bientôt sur les routes.
Alex
Roobens says
Hey! Merci beaucoup pour ton commentaire, ça fait très plaisir!