Je vais être direct. Je n’ai pas du tout aimé mon séjour au Bangladesh, plus précisément à Dacca. J’avais plus ou moins prévu de rester deux semaines dans le pays : arriver à Dacca, visiter les plantations de thé dans le Sreemangal, traîner autour du lac Kaptai, voir Chittagong, Cox’s bazar aussi, la station balnéaire la plus populaire du pays. Je suis finalement parti au bout de six jours, et je ne suis resté qu’à Dacca. Ouais, ma visite de Dacca ne s’est pas très bien passé…
Attention, je ne dis pas “N’allez pas là bas, c’est d’la merde, etc…“. Je me répète mais vous lisez un blog, pas un guide de voyage. Et dans ce blog, je raconte mes expériences sur la route. Si j’aime bien un endroit, je le dis. Si je n’aime pas, je le dis aussi. Et là… J’ai vraiment pas aimé. Ça n’était pas arrivé depuis Kiev en Ukraine…
Certains m’ont dit que j’étais un peu dur avec un pays pauvre, d’autres m’ont dit qu’un pays ne se résume pas à sa capitale et qu’il aurait fallu voir ailleurs aussi. Il y a aussi des gens qui m’ont dit que même pour les bengalis, Dacca est une ville chaotique. Mais allez y si ce pays vous attire, j’ai vu sur le net que d’autres blogueurs avaient beaucoup apprécié le pays. Bref, trêve de bavardages, je vais m’expliquer.
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Description de Dacca
Le Bangladesh est un des premiers pays visités où j’ai eu beaucoup de mal à trouver des informations fiables. Peu de touristes vont là bas, les blogueurs ne sont en général pas non plus attirés par ce pays. Les rares blogueurs qui ont été là bas ont, comme très souvent dans le blogging voyage, adoooré l’endroit, magnifique, trop bien, gens trop sympas, blablabla… Ça a été un peu difficile de bien préparer mon séjour, mais j’y suis arrivé. Et mon premier contact avec les bengalis, c’était à l’aéroport de Katmandou, en attendant l’avion pour Dacca (je sais que c’était des bengalis car presque tout l’avion a pris la file citoyen national en passant l’immigration à Dacca). La voix off de l’aéroport annonce qu’il faut se préparer, car l’embarquement va commencer très rapidement. J’allais me lever mais je me suis finalement rassis. Car après l’annonce, en quinze secondes, la queue ça donnait ça :
Des mecs littéralement collés les uns aux autres. Je me connais, ça m’aurait vraiment énervé d’avoir un mec collé à moi comme ça. Eux, ça n’avait pas l’air de les déranger. La notion d’espace personnel est différente là bas, ça doit être culturel. Bref, j’ai donc laissé embarquer tout le monde, et je suis monté dans l’avion le dernier. Il faut savoir une chose, sur la photo on voit une vingtaine de personnes environ. Mais en vrai c’était 300 personnes, de la même manière, les uns sur les autres, sur plusieurs dizaines de mètres. Une copine m’a dit “Putain les mecs se frottent la bite! Tu comprends maintenant ce que nous, les filles, on subit dans le métro à Paris! C’est pareil, y a toujours un pervers qui tente de se frotter à toi!” OMG (oh mon dieu!) oui je commence à comprendre…
Je suis finalement arrivé à Dacca, la capitale du Bangladesh. Le Bangladesh que l’on connait appartenait au Pakistan (c’était le Pakistan oriental, séparé géographiquement du Pakistan actuel par l’Inde). En 1971, avec le soutien de l’Inde, une guerre de libération a lieu, le Pakistan oriental se déclare indépendant, et devient le Bangladesh. Sa capitale sera Dacca! Le Bangladesh est un pays avec l’une des plus grandes densités de population au monde : 170 millions d’habitants pour un pays quatre fois plus petit que la France (les rares pays avec une plus grande densité sont les pays minuscules type Monaco, Singapour, Malte, les Maldives, Bahreïn, etc…). Bref, avec cette densité, je me dis qu’ils doivent avoir l’habitude d’être les uns sur les autres, et que ça pourrait expliquer la file d’attente à l’aéroport…
Un de mes premiers constats en arrivant à Dacca : il n’y a presque pas de filles dans la rue. Je m’étais déjà fait la réflexion à New Delhi, mais là c’était encore pire. Elles sont bien présentes, mais pas visibles. Les rares que j’ai vu tenaient des boutiques dehors ou au centre commercial. Les bengalis ne sont pas très grandes d’ailleurs. Mais à part en boutique… Quasiment que des mecs. Regardez de nouveau la photo de la file d’attente plus haut, il n’y a que des hommes. J’ai compté, sur environ 300 personnes qui ont embarqué, il y avait cinq filles. Dehors à Dacca c’était pareil, que des hommes…
Je suis habitué maintenant mais à Dacca c’était vraiment particulier : les locaux me fixent de manière très insistante. J’y ai eu droit en Asie centrale, en Iran, un peu en Europe de l’est et un peu en Inde aussi. Mais là c’était abusé. Pas le regard admiratif et amical d’Asie centrale ou d’Iran, ni le regard surpris d’Europe de l’est (normal, ils croisent rarement un noir en vrai dans la rue!). Non là c’était une fixette moins bienveillante, plutôt des regards énervés, de mecs prêts à en découdre. Plusieurs fois, des mecs (des vieux seulement) me fixaient et bougeaient leur bras de bas en haut en me voyant. Si quelqu’un sait ce que ça signifie… Oh et “T’as un problème?” m’a dit un local depuis son tuktuk qui passait.
En parlant de tuktuk, qu’ils appelent CNG au Bangladesh. Ça me fait penser que la circulation à Dacca est hardcore! Pire qu’en Inde! Comme à Téhéran, il faut avoir les yeux partout en traversant la rue. Un véritable chaos, des klaxons, de la pollution… En tuktuk, il m’a fallu 1h40 pour faire douze kilomètres… J’aurais été plus rapide en faisant un footing! Et je parlais de la densité et c’est vérifié : il y a du monde PARTOUT! 17 millions de personnes vivent à Dacca et son agglomération, et avec tous ces gens dehors, impossible pour moi de prendre de bonnes photos.
Au Népal j’étais tranquille. Pas trop de monde, et les locaux ne me calculaient pas vraiment. Ici à Dacca, c’était vraiment tout le monde, tout le temps! Hommes, femmes, jeunes, vieux… Je me suis arrêté dans une épicerie acheter 2-3 trucs (il y a des boutiques partout!), et un mini attroupement s’est formé autour de moi “Tu viens d’où? Qu’est ce que tu fais ici?“. Je me suis senti un peu oppressé… Et frustré comme quand j’étais à Delhi, Agra, et Jaipur en Inde : le Bangladesh est le genre de pays où c’est difficile d’avoir de vraies interactions avec les locaux, et je ne parle même pas des filles avec qui c’est presque impossible de discuter.
Et j’ai failli oublier d’en parler. Dacca est une ville sale. Très sale. Des déchets partout. J’ai trouvé que c’était pire que New Delhi. Soyez préparés. Ça n’a pas aidé, mais il a plu quelques jours pendant mon séjour. Du coup il y avait de la boue partout. Comme à Pokhara, tout le monde crache par terre en faisant un bruit de dingue avec leur gorge avant d’expulser leurs gros mollards. Dès l’aéroport de Dacca, j’avais flairé le truc. Je cherchais une poubelle pour jeter un papier et ce sont carrément les employés du bureau de change, qui me voyaient tourner en rond, qui m’ont dit “Jette par terre t’inquiète“. Ils l’ont répété et insisté quand ils ont vu que je n’allais pas jeter mon papier au sol…
Ça ne m’a pas frappé plus que ça mais c’est vrai que le Bangladesh est un pays pauvre. J’ai vu beaucoup de SDF dans les rues de Dacca. Et grosse surprise, j’ai vu quelques noirs sur place. Très peu mais j’en ai vu. Des étudiants qui viennent du Nigéria, qui étaient surpris de me voir marcher seul dehors “Fais attention, surtout le soir. Certains locaux pourraient chercher des ennuis. Nous on marche toujours à deux ou trois“. Ils ont sûrement raison, j’étais dans un tuktuk et un mec qui marchait m’a interpellé “Kalu! Kalu!” (“Sale noir! Sale noir!“). Et ouais, c’était déjà arrivé trois fois en Inde, et ça a repris à Dacca…
L’absence de femmes dehors, les déchets, les gens qui me fixent comme une bête de foire, la circulation chaotique… Comprenez pourquoi j’ai perdu ma motivation pour faire une dizaine d’heures de bus pour aller ailleurs dans le pays. Heureusement, il n’y a pas que du négatif à Dacca, loin de là. Ici on me fixe certes, mais personne ne m’emmerde pour me vendre des babioles (contrairement à l’Inde, le Sri Lanka ou le Népal).
Comme vous vous en doutez, la vie n’est pas chère, j’ai mangé plat + boisson pour environ 1.80€. Certaines personnes m’ont amicalement dit bonjour dans la rue, des ados m’ont timidement demandé s’ils pouvaient prendre une photo avec moi, et m’ont donné 2-3 tuyaux sur la ville. Et je ne peux pas oublier ces deux filles bengalis qui logeaient dans le même appartement que moi, avec qui j’ai discuté et très sympathiques. Ni l’employé de ce même appartement, un bengali très ouvert qui m’a aussi donné des conseils sur Dacca. Et bien sûr le gérant du resto en bas de là où je logeais (et son fils de 6 ans), très souriants et ouverts. Tout le monde n’est pas hostile bien sûr, loin de là, mais trop de gens n’avaient pas l’air heureux de me voir.
Ce n’est pas une surprise, il y a très peu de touristes à Dacca, et au Bangladesh en général. Je n’en ai croisé aucun dehors, pas un seul! Il y avait un couple scandinave, un brésilien, et une fille de Malaisie dans l’appartement où je logeais. Ce sont les seuls touristes que j’ai vu, et c’était toujours dans l’appartement donc. Dehors, pas un seul! Cause ou conséquence je ne sais pas, mais il n’y a pas grand chose à visiter à Dacca.
Que faire à Dacca
Le fort de Lalbagh
Je me suis contenté de me balader dans la ville, notamment au sud de la ville, soi disant plus “touristique” qu’ailleurs (tout est relatif). Et je suis passé par le Bahadur Shah Park, l’église arménienne, le jardin botanique, quelques mosquées et temples et le fort de Lalbagh. L’entrée est à 200 takas (deux euros), et le fort est entouré d’un grand jardin. Beaucoup de jeunes se détendent là bas, et j’ai également vu quelques couples. L’endroit était animé lors de mon passage, car il y avait un événement lié à l’équipe de cricket de la ville, les Dhaka Dynamites!
Le parlement national
C’est le plus grand complexe législatif du monde. Il est ouvert depuis 1982 et il est divisé en trois parties : main plaza, south plaza et presidential plaza. Il est entouré par des jardins et un lac artificiel. Vous pouvez rester à l’extérieur et admirer l’architecture du bâtiment, ou décider d’aller à l’intérieur. Pour pouvoir visiter l’intérieur, il faut remplir un formulaire en cliquant ici au moins un jour à l’avance.
Le temple Dhakeshwari
C’est un temple hindou, et Dhakeshwari veut dire “déesse de Dhaka”. Le temple appartient au gouvernement et a été construit au 18ème siècle. Le temple a l’air moderne mais il a été détruit plusieurs fois, notamment durant la guerre d’indépendance de 1971. L’entrée est gratuite.
Ahsan Manzil
Egalement connu sous le nom du palais rose, c’est une des attractions principales de Dacca. L’architecture fait penser à l’Europe, car pendant quelque temps, il appartenait à des marchands français. C’est un complexe avec un bâtiment principal et un grand jardin. Il appartenaire à la famille Nawab et on peut maintenant le visiter, même si l’intérêt principal réside dans l’architecture du bâtiment surtout.
Curzon Hall
Il a été construit en 1904 et porte le nom du Lord Curzon, le vice-roi d’Inde à l’époque. C’est ici que vous trouverez l’université de Dacca. Le bâtiment est bien conservé, et l’architecture est belle. Curzon Hall est ouvert à tous, n’hésitez pas à y aller.
Le musée national du Bangladesh
Si vous voulez en savoir plus sur l’histoire du Bangladesh, rendez vous au musée national. Vous apprendrez comment ils ont gagné leur indépendance, vous en apprendrez sur les plantes et animaux du pays, les groupes ethniques, les oeuvres d’art…
Baitul Mukarram
Ouvert en 1968, elle est considérée comme la mosquée nationale du Bangladesh. C’est la 10ème plus grande mosquée du monde! Malheureusement, vous ne pourrez pas entrer à l’intérieur si vous n’êtes pas musulman, mais vous pourrez admirer le bâtiment depuis l’extérieur. A Dacca, vous pourrez aussi visiter la mosquée Star. Vous pouvez aller à l’intérieur même si vous n’êtes pas musulman.
Quand j’ai commencé mon trip en Inde, à New Delhi, j’ai aussi été confronté à l’absence de femmes, la pauvreté, la circulation, les chiens errants, etc… Mais contrairement à beaucoup de monde, je n’ai pas détesté Delhi, il y avait des choses à voir, et je me suis fait des potes locaux. Et je savais pertinemment qu’il y avait des endroits bien différents dans le pays et je voulais voir. Mais là, contrairement à l’Inde, impossible de savoir ce qui m’attendait en quittant Dacca, à cause du manque d’informations. Et je ne me voyais pas passer des heures dans un bus, pour vivre la même chose dans une autre ville au Bangladesh. Les rares qui ont été au Bangladesh ont trop kiffé, trop génial, etc… Pas assez fiable pour moi. J’ai préféré partir.
La cerise sur le gâteau, ça a été dans l’avion en quittant le Bangladesh pour aller à Yangon, en Birmanie. Bon déjà, il n’y a pas eu les consignes habituelles de sécurité des hôtesses juste avant le décollage. Pas trop grave. Mais surtout, pour la première fois de ma vie, j’ai vu des cafards dans un avion! Pendant le vol! Se promener OKLM (au calme) sur un siège! Ok, on ne gagne pas à tous les coups quand on voyage, et mon expérience au Bangladesh n’a pas été des plus positives. Ça arrive, il est temps d’avancer et de visiter de nouvelles contrées.
Comment se rendre à Dacca
Vous arriverez très probablement par avion. Cliquez ici pour regarder les prix des billets d’avion.
Attention, il faudra impérativement présenter un billet d’avion de sortie du pays, sinon ils ne vous laisseront pas entrer dans le pays! Je n’avais pas de billet de sortie… Et la douane m’a laissé passer 😀 Du blabla, quelques blagues, un peu de français et des questions pertinentes sur le Bangladesh aux douaniers et ils ont tamponné mon passeport 😀
Passeports français, si vous arrivez par voie aérienne (très probable), vous pourrez obtenir votre visa touristique de 30 jours en arrivant à l’aéroport de Dacca. Il faudra payer 50 dollars US ou 4200 takas (42 euros).
Les citoyens d’Israël ne peuvent pas se rendre au Bangladesh. Ils ne peuvent même pas transiter par le pays.
Comment se déplacer à Dacca
Il vous faudra prendre des tuktuk car la ville est gigantesque. Négociez toujours les prix avant de monter! Si vous êtes dans le sud de la ville, vous pourrez marcher pour visiter un peu la ville. Si vous êtes ailleurs, ce sera tuktuk!
Où dormir à Dacca
J’ai séjourné au Golpata Bed & Breakfast et ça s’est très bien passé! C’est un petit appartement. Cliquez ici pour réserver. Il y a aussi l’Hotel 71, un hôtel milieu de gamme, qui est apprécié des voyageurs. Cliquez ici pour réserver. Si vous préférez les hôtels de luxe, rendez vous à l’Intercontinental Dhaka. Cliquez ici pour réserver. Sinon cliquez ici pour voir quels sont les hôtels disponibles à Dacca. Vous remarquerez que se loger coûte cher comparé aux pays voisins pour ce qui est proposé, le tourisme n’étant pas très développé au Bangladesh.
Enfin, si vous préférez séjourner dans un appartement, cliquez ici pour voir les appartements disponibles sur Airbnb.
Que faire d’autre au Bangladesh
J’ai donc juste visité Dacca, mais vous pouvez voir ailleurs! Le Sreemangal est beau apparemment, le lac Kaptai aussi. Cox’s bazar est la station balnéaire la plus populaire du pays, où se rendent tous les locaux. J’ai discuté avec la proprio de l’appartement où je logeais (une allemande, la soixantaine, qui va très régulièrement au Bangladesh depuis treize ans), et je l’ai questionné sur Cox’s bazar. Elle m’a dit que la plage là bas n’avait rien de spécial pour nous occidentaux, mais pour les bengalis qui ont l’habitude de vivre en ville les uns sur les autres, c’est exceptionnel!
Infos pratiques pour visiter Dacca
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- Mesdemoiselles, si vous allez là bas, je vous suggère de vous couvrir la tête. Ce n’est pas obligatoire, certaines bengalis le font, d’autres non. Au bénéfice du doute, faites le. Dans mon cas, j’avais remarqué que les hommes ne portaient pas de short (malgré les 30 degrés). Ce n’est pas interdit mais du coup, mes jambes étaient toujours couvertes.
- Utilisez toujours un VPN en voyage. J’utilise ExpressVPN et j’en suis très satisfait. Voici pourquoi utiliser un VPN en voyage.
- Si besoin, prenez un guide de voyage du Bangladesh
Lunie says
Woaw quelle expérience! En effet ça ne vend pas du rêve… je me demande ce qu’il en est pour des touristes femmes là bas également…
Je reviens de Hongkong et l’expérience ne m’a pas vraiment plu, mais en lisant ton article je me dis qu’il y a toujours pire haha. Espérons que ta prochaine destination soit plus acceuillante 🙂
Roobens says
Les deux seules femmes touristes que j’ai vu étaient à l’appartement où je logeais. Une scandinave qui était avec son mec donc ça allait. Et une malaisienne qui voyageait seule. Étonnamment elle m’a dit avoir aimé et n’avoir eu aucun problème. Mais je précise qu’elle n’est quasiment pas restée à Dacca, elle a surtout passée du temps à la campagne.
Lunie says
Ok merci pour la réponse 🙂 De toute façon, je pense que comme toi, je n’aurais pas été très fan de la capitale ^^’