Comme en Moldavie, ma visite de Kiev avait mal commencé… Les douaniers font défiler les gens, regardent leurs passeports, tamponnent, “Suivant!” et ainsi de suite. 30 secondes maximum par personne. J’ai juste entendu un douanier demander à quelqu’un “Quelle est la capitale de l’Ukraine?“, mais sinon c’était rapide. Puis vient mon tour… Le douanier reste littéralement un quart d’heure sur mon passeport, feuillette toutes les pages, scrute la photo puis mon visage, sort une loupe pour s’assurer qu’il s’agit d’un vrai passeport, me pose plein de questions… Les gens derrière moi commencent à s’impatienter, changent de file… A bout d’arguments et sans raison valable pour m’empêcher d’entrer dans le pays, il finit par tamponner mon passeport, et sans un sourire, il dit “Welcome to Ukraine.“
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Description de Kiev
Sans un sourire. Ça ne change pas trop de Chisinau, en Moldavie, où les gens font la gueule. A Kiev, ça n’a pas l’air d’être mieux. Et mon arrivée à mon auberge m’a mis de mauvaise humeur. La gérante ne parle pas anglais (un comble quand on gère une auberge!), m’agresse à peine arrivé pour que je paye “MONEY!!!“, n’est pas souriante ni serviable, et la propreté des lieux est plus que douteuse. J’apprends aussi que l’auberge ferme à minuit, et ne rouvre qu’à 7 heures du matin le lendemain (alors qu’ils annonçaient “réception ouverte 24/24” dans l’annonce). Passé minuit, si tu n’es pas rentré, tu l’as dans le cul et tu restes coincé dehors jusqu’au petit matin (c’est arrivé à un espagnol pendant mon séjour!). Je décide de prendre l’air pour me changer les idées, et je pars visiter Kiev. Je ne suis pas loin de la cathédrale Sainte Sophie, à vrai dire, en 10 minutes de marche, je me trouve sur la place où se trouve la cathédrale.
Kiev, capitale pauvre de l’Ukraine
J’ai à peine le temps d’admirer les lieux qu’un mec déguisé en Baloo (je crois!?) se jette sur moi, me pose 2-3 questions de base (tu viens d’où? etc…), puis me propose de prendre des photos avec lui. En fait, il insiste pour que je prenne des photos avec lui. Je comprends qu’il me demandera de l’argent après, mais bon, allons y… Son collègue que je n’avais pas vu, déguisé en prince des milles et une nuits, débarque et veut aussi une photo (et un billet après bien sur…).
Après les photos, Baloo commence à me questionner. “Pourquoi tu viens ici à Kiev? Qu’est ce que tu fais là? Tu n’as pas peur?” Il commence à se plaindre… “C’est dur de trouver du boulot ici, regarde je suis obligé de divertir les touristes, et de me déguiser sous cette chaleur (il faisait 35°C). Et je ne gagne presque rien. Tu fais quoi à Paris? Tu gagnes combien? Ils embauchent des ukrainiens dans ton boulot? L’économie n’est vraiment pas bonne ici, etc…“
“L’économie n’est pas bonne ici“. C’est une phrase que j’entendrai souvent pendant mon séjour à Kiev. Ils n’ont pas complètement tort. En 2007, avec un euro, tu avais environ 7 hryvnia (leur monnaie). En 2012, avec un euro, tu en avais environ 10. Leur monnaie se casse vraiment la gueule depuis début 2014. Aujourd’hui, avec un euro, on nous donne 30 hryvnia (en 2015 c’est monté à 37!).
Problèmes avec la Russie et l’Union Européenne en Ukraine
Qu’est ce qu’il s’est passé entre temps pour que l’économie ukrainienne s’effondre? Pas mal de choses. Si on regarde bien, c’est surtout autour de février 2014 que ça commence à se dégrader. Ça correspond pile à la période où leur président de l’époque, Viktor Ianoukovitch, fuit l’Ukraine. Cela faisait trois mois qu’il y avait de grandes manifestations dans le pays, suite à la décision de Ianoukovitch de refuser un accord avec l’UE et de se rapprocher de Moscou. Manifestations qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes, il y a eu des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre et surtout 80 morts (on peut voir leurs photos sur la place de l’indépendance…). La fronde devenait ingérable, Ianoukovitch a finalement fui (à ce jour, on ne sait pas où il se cache), et depuis c’est un peu la merde chez eux.
Ajoutez à ça l’annexion de la Crimée par la Russie à la même période, et le sud est de l’Ukraine (Donetsk, Marioupol…) contrôlée toujours par la Russie et vous comprenez pourquoi le moral des ukrainiens n’est pas au top. Surtout que pour les ukrainiens qui vivaient dans ces zones là, ils n’avaient pas le choix, on leur a demandé de partir (“Soit vous êtes russes, soit vous partez!“). Il y en a plein qui ont tout abandonné (maisons, etc…) et qui ont “migré” vers la capitale de l’Ukraine, Kiev.
Ça explique donc (en partie) leurs visages un peu mornes et tristes. Je commence à me demander si j’ai bien fait de venir. La veille de mon arrivée, l’Ukraine a été victime d’une cyberattaque mondiale. Et surtout, toujours la veille de mon arrivée, un soldat des renseignements ukrainiens est mort dans un attentat à la voiture piégée, qui a explosé en plein centre ville! “Ne t’inquiète pas, m’a dit un moldave. En Ukraine, les attentats ont des cibles bien identifiées. Pas comme chez vous en France, où n’importe qui peut mourir. Tu ne risques rien.” Mouais…
Pas de noirs à Kiev
En attendant, les gens font la gueule. Et surtout ils n’ont pas l’air heureux de me voir. Quasiment tous les mecs que je croise me fixent. Pas des regards surpris (comme à Belgrade), clairement des regards fâchés. Ils cherchent à savoir si je les regarde aussi, mais mes yeux sont cachés derrière mes lunettes noires. “Oui ils sont racistes ici. Bon c’est pas la Russie, mais ils n’aiment pas les étrangers. Évite de maintenir le regard, certains peuvent le prendre comme une provocation et déclencher une bagarre“. C’est ce que m’a dit une française qui vit à Kiev depuis trois ans. Au moins le message est clair…
Bon… Et si on allait se promener un peu quand même? Il y a des bureaux de change partout! Au pressing, au supermarché, dans des magasins de vêtements, au IKEA local… Ils ont tous un coin “bureau de change”. Au marché, j’ai vu du PQ en vente avec la tête de Poutine dessus (pas pu prendre en photo). Et… Oh! Un noir! On se fait un signe de tête, et il vient me voir direct “Hey! Ca va? Tu viens d’où? Etc…“. On discute cinq minutes. Lui non plus n’aime pas ici, et ne compte pas rester.
Que faire à Kiev
La cathédrale Sainte Sophie
Kiev reste une belle ville, c’est l’atmosphère ambiante qui ne m’a pas du tout donné envie de rester. Vous souhaitez vous y rendre? Il y a de beaux endroits à voir. A commencer par la cathédrale Sainte Sophie, un des monuments les plus connus d’Ukraine, inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO. Très belle cathédrale, et surtout très impressionnante.
La Laure des Grottes de Kiev
Un autre endroit inscrit sur la liste du patrimoine de l’UNESCO, c’est la Laure des Grottes de Kiev. C’est l’un des plus grands musées ukrainiens, et également un important monastère orthodoxe. J’en avais beaucoup entendu parler avant de venir, je dois dire que j’ai été un peu déçu…
Mezhyhiria
Enfin un endroit où j’aurais aimé aller mais pas pu, Mezhyhiria, la villa de Viktor Ianoukovitch, l’ancien président qui a fui le pays! Après avoir fui, sa résidence est devenue un musée que l’on peut visiter, et c’est là qu’on découvre le train de vie incroyable qu’il menait. Apparemment les chiottes sont en or, son billard aussi, il avait un zoo privé, son parcours de golf, des voitures de collection, son héliport, des lustres à plus de 10000 dollars… Le coût de maintien du palace était de 75000 dollars… Par jour! Et 2000 personnes y travaillaient! Pour ceux qui veulent s’y rendre, la villa est à 30km au nord de Kiev, et des marshrutkas (mini vans) y vont depuis la station de métro Geroyev Dnepra (pas de photo j’ai pas été…).
Voilà… Après cinq jours passés à Kiev, je n’étais pas triste de quitter la ville. Ceux qui y sont allés, n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. Mais de tous ceux que j’ai croisé sur la route, je crois bien être le seul à ne pas avoir aimé cette ville. J’ai lu plusieurs articles de blogueurs et ils ont tous adooooooré Kiev (honnête ou pas, je n’en sais rien…). Heureusement, j’ai visité Tchernobyl, et j’ai kiffé! Cliquez ici pour plus d’infos. Bref, oui la ville est belle, mais ça s’arrête là… La suite se passe à Odessa, toujours en Ukraine, au bord de la mer noire. Espérons que ça soit mieux…
Si vous passez un peu de temps en dans le pays, lisez mon guide complet pour visiter l’Ukraine!
Comment se rendre à Kiev
Le plus simple est de prendre l’avion. Cliquez ici pour voir les prix des billets d’avion.
Comment se déplacer à Kiev
Si vous êtes en centre ville, vous pouvez quasiment tout voir à pied. Sinon prenez le métro, à voir! C’est le plus profond métro du monde (plus de 100 mètres de profondeur). Les stations peuvent servir d’abris antiatomiques si besoin.
Où dormir à Kiev
Si vous voyagez avec un budget serré, le Hostel Ararat-Podol est une bonne auberge de jeunesse, bien meilleure que celle où j’ai séjourné. Cliquez ici pour réserver. Pour un hôtel milieu de gamme, le Kiev Story a de très bons retours et est très bien placé. Cliquez ici pour réserver. Pour un séjour dans un hôtel de luxe, le Riviera House est fait pour vous. Cliquez ici pour réserver. Sinon cliquez ici pour voir quels sont les hôtels disponibles à Kiev.
Infos pratiques pour visiter Kiev
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